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Les disparités salariales au sein de l’Union Européenne

Les disparités salariales au sein de l’Union Européenne

Les écarts de salaires au sein de l’Union Européenne

 

Le salaire est en règle générale déterminé librement lors de la négociation entre l’employeur et l’employé. Il existe toutefois, dans de nombreux pays, un salaire minimum servant de base de négociation. Le salaire minimum est le revenu plancher qu’un employeur se doit de verser. En Europe, les salaires minimums connaissent de gros écarts. A titre d’exemple, le salaire minimum en Bulgarie est de 184.07 Euro bruts/mois et le salaire minimum au Luxembourg est de 1923.96 Euro bruts/mois (non qualifié).

 

Parmi les états-membres, 22  appliquent un salaire minimum mensuel.  En ce qui concerne les 6 autres états-membres*, ils ne proposent pas de salaires minimums mensuels mais déterminent, avec différents partenaires sociaux, un niveau de rémunération par branche.

Exemple : En France, on applique le taux horaire x 35 heures x 52 semaines / 12 mois


Salaires minimums appliqués dans chaque état-membre de l’Union Européenne (en euros/mois) 

A travers ces chiffres, nous observons un noyau central où l’on retrouve les états qui appliquent un salaire minimum compris entre 600 et 800 euros par mois : Portugal, Grèce, Malte, Espagne et Slovénie (il s'agit en fait pour l'essentiel des pays du sud qui ont rejoint l'UE dans le courant des années 80). Ce noyau central est entouré d’une Europe à deux vitesses qui reflète une disparité salariale forte entre :

  •        Les états qui appliquent un salaire minimum inférieur à 500 euros par mois : Bulgarie, Roumanie, Lituanie, République Tchèque, Hongrie, Lettonie, Slovaquie, Estonie, Croatie et Pologne (il s'agit en fait de tous les pays de l'est qui appartenait à l'ancien bloc soviétique et qui ont intégré l'UE à partir des années 2000) ;

Et

  •       Les états qui appliquent un salaire minimum supérieur à 1.400 euros par mois : Royaume-Uni, Allemagne, Pays-Bas, France, Irlande, Luxembourg et Belgique (il s'agit en fait pour l'essentiel des pays de la vieille Europe qui ont construit l'UE).

 
De manière très surprenante, aucun pays ne se situe dans une fourchette intermédiaire située entre 800 et 1.400 EUR par mois, comme s'il fallait en conclure que les lois de l'économie européenne empêchent l'émergence de situations intermédiaires. Ce qui explique peut-être que l’Europe peine à être compétitive. En effet, dans un état comme le Luxembourg, où le salaire minimum est élevé, le coût de la vie l’est également. L’avantage salarial est alors gommé. Parallèlement, les personnes qui vivent dans un état-membre où le coût de la vie est moindre et où les salaires sont plus bas ont certes un pouvoir d’achat  « adapté » mais leur contribution à la croissance reste faible.

La « vieille Europe », les états en quelque sorte leaders du continent, pointent régulièrement la mondialisation ou l’optimisation fiscale européenne pour expliquer ses maux plutôt que de mettre en place d’importantes réformes. En effet, il n’est pas nécessaire de sortir de l’Union Européenne pour parler de mondialisation, puisqu’au sein même de l’Europe, certains états ont mis en place des politiques fiscales attractives dans le but de faire venir sur leur territoire des capitaux ou des personnes. Cette pratique, additionnée à des coûts de production faibles, vise à accroitre la compétitivité de l'état qui l'utilise.


*Autriche, Chypre, Danemark, Finlande, Italie et Suède.